IMMERSION DANS LE CAPO DI LEUCA

IMMERSION DANS LE CAPO DI LEUCA

Le nombre élevé des points d’immersions, la richesse des bas-fonds et la limpidité de photo-pouilles_071l’eau font du CAPO DI LEUCA un lieu idéal pour dérouler des activités sous-marines. Ciselée par l’action du vent, la côte est, en effet, une succession de falaises rocheuses qui tombent à pic dans la mer, de grottes et cavités marines de formes et couleurs incomparables auxquelles s’alternent des baies solitaires de sable blanc. Des falaises à pic dans le bleu de la mer, colorées et pleines de vie, des bas-fonds où de gros mérous nagent dans les gorgones rouges, le canon du galion entouré pas les congres, les  troupeaux de hérissons de mer et les sargues, les nuages d’anthias, les branches de corail noir, la rencontre enthousiasmante avec le poisson lune… tout ceci et autre encore en s’immergeant dans un des lieux les plus magnifiques et fascinants de la Méditerranée.

Salento: carrefour de peuples….. terre de dominations

Salento: carrefour de peuples….. terre de dominations

– premières populations historiques: crétois et mycéniens

– VIII-III av.J.-C.: messapiens

– VIII av. J.-C. colons grecs

– 326 av. J.-C. – 476 apr. J.-C.: domination Romaine

– 553 apr. J.-C.: domination Byzantine

– 1071-1194: domination Normande

– 1194-1266: domination souabe

– 1266: domination française (Angevins)

– 1442: domination aragonaise

– 1800: deuxième domination Espagnole

Tous ces peuples et ces cultures, même si nés et développés il y a millions d’années, ont laissé un signe ineffaçable en contribuant à créer ce que le Salento représente aujourd’hui: une terre riche d’histoire, monuments, traditions et légendes.

Crétois et Mycéniens

La civilisation minoenne remonte au III-IIème siècle av. J.-C., période dans laquelle l’île de Crète était déjà assez évoluée: on y cultivait l’huile et le raisin et on travaillait le bronze. Mais ce qui contribua au développement et à la richesse de cette civilisation furent les rapports commerciaux continus avec les peuples voisins du sud-est. Les voies de communication plus privilégiées par les crétois étaient les voies maritimes qui leur permettaient de voyager en créant partout de nouveaux villages.

photo-pouilles_140Pour toutes ces raisons on peut supposer qu’ils aient eu des rapports commerciaux aussi dans la partie méridionale des Pouilles étant donné que les routes de la Mer Ionienne et de la Mer Adriatique devaient être bien connues par ce peuple.

Même si parfois les sources littéraires de l’antiquité ne sont pas très dignes de foi, nous devons tenir de toute façon compte du fait que Dionigi di Alicarnasso (Ier siècle av. J.-C.) accueillit une tradition qui affirmait qu’entre 1700-1800 av. J.-C. des populations arcadienne-pélasgiques provenant du Péloponnèse, guidées par Enotrio et Peucezio, fils du roi des Arcades, dépassèrent parmi les tempêtes la Mer Ionienne et elles rejoignirent la péninsule salentine. Même si dans ces cas rien ne peut être affirmé avec certitude, on peut cependant bien supposer que le peuple en question était celui des Mycéniens qui l’emporta successivement sur le désormais disparu peuple crétois. Dans ce contexte il ne serait pas du tout hasardé raconter l’épisode d’Érodono (VII,170) selon lequel ces populations en revenant d’une expédition en Sicile furent transportées par une tempête en Japigia et, ne pouvant plus retourner à la maison, elles donnèrent origine à une nouvelle population: les Japigi Messapiens. La même hypothèse fut confirmée par Tucidide (VII,33,4).

La civilisation mycénienne dura jusqu’au XII-XIème siècle av. J.- C.

Entre la Première et la Deuxième Guerre Mondiale 1918-1939/45

Entre la Première et la Deuxième Guerre Mondiale 1918-1939/45

Pour ces quelques soldats qui réussirent à revenir de la guerre la déception fut énorme, puisque au lieu de trouver le morceau de terre promis, ils devinrent les protagonistes d’un après-guerre caractérisé par la faim et le chômage. En addition à cette grave situation, les partis ne réussirent pas à orienter les masses puisque la gauche était encore liée à une conception libérale de l’État, la droit historique se préoccupait de sauvegarder les intérêts des corporations pendant que le parti catholique, placé au centre de la disposition politique nationale, était encore à la recherche d’une propre identité culturelle. Il n’est pas difficile donc de comprendre comment dans cette situation le fascisme, qui dans le reste du Midi commença à se développer seulement après la marche sur Rome, dans les Pouilles par contre, s’était déjà enraciné depuis beaucoup d’années.

Ce fut au cours de ces années qu’un des plus grands problèmes des Pouilles fut résolu : l’absence d’eau. En effet la construction de l’aqueduc Des Pouilles commencée en 1902 avec un projet limité à l’utilisation des sources di Capo Sele de la part de 52 communes, porta au cours de l’été 1915 à Bari, et précisément en Piazza Umberto, à celui qui fut défini par Dannunzio le premier superbo zampillo. En 1923, grâce à des allocations supplémentaires de fonds, le nombre des communes fournisseuses s’étendit à 118 et simultanément une loi appropriée instituait l’Organisme Autonome Aqueduc Des Pouilles, qui confiait à Cesare Brunetti, la réalisation de l’Immeuble de l’Aqueduc à Bari.

En 1922 le Ministre de l’Instruction  Publique accueillit le projet de Loi Marini qui prévoyait l’institution d’une université des Études à Bari qui inaugura sa première année académique au mois de mai 1925. Ainsi naquit l’Organisme Des Pouilles pour la Culture Populaire et l’éducation Professionnelle qui défendait le droit à l’étude et à l’assistance scolaire avec le but de contribuer à une diffusion de la culture.

En 1930, Vittorio Emanuele III inaugurait la Fiera del Levante qui se révélera un pôle de développement économique et social des Pouilles.

Entre les années Trente et Quarante l’économie des Pouilles était au collapsus et parmi les quelques initiatives sociales entreprises il y avait les travaux de bonification.

De l’unité d’Italie à la Première Guerre Mondiale 1860-1918 – Pouilles

De l’unité d’Italie à la Première Guerre Mondiale 1860-1918 – Pouilles

Au mois de septembre 1860 pendant que les premiers garibaldiens guidés par Liborio Romano entraient dans les Pouilles, Giuseppe Garibaldi faisait son entrée triomphale à Naples. Dans ces mêmes heures les régiments bourbons furent définitivement battus par les garibaldiens sur le Volturno le 7 octobre, et par les Piémontais sur le Garigliano le 31 du même mois. Aussi dans ce cas toute  la population des Pouilles participa marginalement au mouvement qui porta à l’unité d’Italie même si au cours du référendum du 21 octobre 1860 elle exprima clairement sa volonté unitaire à propos de la maison Savoie qui permit à Vittorio Emanuele II de devenir le premier roi d’ Italie. Un des premiers photo-pouilles_112problèmes que le nouvel état unitaire dut affronter fut celui du brigandage méridional particulièrement actif dans la Basilicate et les Pouilles, qui fut résolu avec la loi Pica de 1863 qui mit presque toute l’Italie méridionale dans un état de siège en déterminant la défaite du brigandage en 1865.

Le 9 juin 1863 la Chambre de Commerce de Bari fut fondée et l’année suivante le chemin de fer de l’Adriatique fut activé: D’abord le parcours Bari-Brindisi puis celui Bari-Tarente, le Foggia-Naples et finalement le Lecce-Bologne.

Dans le secteur journalistique les éditoriaux et les journaux se multiplièrent: en 1887 à Trani naquit La rassegna pugliese et l’année suivante à Putignano une petite maison la Giuseppe Laterza e Figli qui successivement s’établit à Bari et qui décolla comme maison d’édition aux débuts du siècle quand Benedetto Croce lui confiera l’édition de ses propres œuvres et du magazine La critica.

En 1887 on publia le premier numéro du Corriere delle Puglie imprimé dans une petite imprimerie de Bari qui fut absorbée par la Gazzetta di Puglia qui aurait à son tour changé son nom en Gazzetta del Mezzogiorno.

Aussi l’instruction scolaire qui comptait dans les Pouilles le 70 % d’analphabètes, subit une légère amélioration qui fut accompagnée par la naissance d’écoles de degré plus élevé finalisées à la naissance d’un nouveau groupe dirigeant plus préparé.

Après beaucoup de signaux positifs, en 1888, une augmentation des tarifs douaniers appliqués à la France comporta dans notre région l’interruption des exportations des vins qui eut comme conséquence immédiate la reprise de l’émigration, la diffusion de l’usure avec la faillite de beaucoup de banques privées et l’instabilité de celles publiques. Malgré les progrès atteints jusqu’à cette période la région sembla être retournée en arrière de siècles et au milieu de cette désolation et pauvreté un événement heureux fut déterminé par Pietro Mascagni, directeur de la fanfare de Cerignola, qui en 1889, après avoir gagné le prix de musique Sonzogno avec l’œuvre Cavaleria Rusticana, obtint un succès considérable au niveau national.

Un an plus tard la situation fut empirée par l’augmentation du prix du pain qui arriva à 40 centimes au kg, un prix très haut si on considère que la paye journalière moyenne d’un ouvrier n’atteignait pas 60 centimes. Ceci porta la population, exaspérée pour les mauvaises conditions de vie, à la soi-disant révolte de la farine qui concerna un peu toute la région mais qui fut durement réprimée par l’intervention de l’armée du général Pelloux.

D’un point de vue territorial la Première Guerre Mondiale n’intéressa pas directement la région si on exclut le bombardement autrichien sur Bari le 24 mai 1916 qui provoqua la mort de 18 civils et l’implication du port de Tarente qui servit d’abri à la flotte italienne.

Nombreuses furent par contre les conséquences en relation à la participation de la population au conflit: beaucoup de jeunes partirent sans jamais retourner à leurs maisons.

Les Pouilles dans l’ âge moderne

Les Pouilles dans l’ âge moderne

En 1504 le Traité de Lyon attribua la possession du Royaume de Naples à l’Espagne. Mais la domination espagnole dans les Pouilles fut mise en discussion après vingt-cinq ans, aux temps de la guerre entre Charle V roi d’Espagne et François Ier roi de France. Pendant que la première guerre entre les deux souverains qui s’était terminée avec les batailles de Cerignola et Garigliano n’avait pas causé des gros dommages, la deuxième, rappelée comme la guerre du Lotrecco, fut menée avec une férocité dévastatrice et au-delà du grand nombre de victimes, elle condamna à la misère la population, en détruisant de nombreuses villes.

En 1529 avec la paix de Cambrai, dite aussi paix des deux dames pour le rôle déterminant revêtu par Marguerite d’Autriche, tante de Charles V et Luisa de la Savoie mère de François Ier, les deux souverains se divisèrent les respectives sphères d’influence en établissant que les Pouilles devaient rester un territoire espagnol. Successivement la région fut divisée en trois provinces: Capitanata ou Daunia, Terre de Bari et Terre d’Otranto.

Mais les premières années de domination espagnole sont rappelées surtout parce que concomitantes avec les soudaines incursions turques sur nos côtes. Les envahisseurs au-delà de piller nos terres et nos sanctuaires enlevaient la population pour la revendre au marché des esclaves.

Parmi les expéditions les plus féroces il y avait celle de Kireddin dit le Barbarossa qui en 1543, après avoir franchi le détroit des Dardanelli, occupa Valona avec l’intention d’envahir les Pouilles. Ayant su que Brindisi et Otranto étaient bien protégés, il occupa la ville de Castro qui fut incendiée et réduite à un tas de décombres. L’année suivante ce fut le tour de Castro qui cependant sut résister au siège et combattre les Turcs. En 1554 ce fut le tour de Vieste dans laquelle les Turcs en renouvellent la barbarie otrantine de 1480, firent un grand massacre des habitants en égorgeant sans miséricorde hommes, femmes, vieux et enfants. À ce point Charles V intervint, même si en retard, en élevant Vieste à ville royale, en développant la force militaire et en ordonnant la construction d’une centaines de tours côtières de repérage.

photo-pouilles_118En 1571 à Lepanto, la flotte de la Ligue Sainte, formée par l’Espagne, Venise et le Pape infligea une dure défaite aux Turcs qui même si non décisive, limita considérablement leur présence dans la Méditerranée. En effet le 14 septembre 1594, une centaine de navires guidés par Sinam Bassà Cicala attaquèrent Tarente de l’embouchure du fleuve Taras de laquelle ils entrèrent à l’intérieur en détruisant beaucoup de quartiers dépourvus de défense, mais ils furent battus par les défenseurs. À ce point les Turcs tentèrent de conquérir Tarente en l’attaquant de la mer, mais aussi cette tentative résulta inutile. Ils se déplacèrent donc à l’intérieur mais arrivés jusqu’aux murailles de Massacra ils furent obligés à la fuite, à cause de l’intervention du marquis Carlo d’Avalos.

Contrôlé et limité le danger turc, à la moitié du siècle, en 1647, un autre événement secoua les populations des Pouilles. Une forte aggravation fiscale sur la production du grain et une série de désordres furent la cause d’une révolte qui, partie de Naples et guidée par Tommaso Aniello, dit Masaniello , trouva dans les Pouilles un terrain fertile et elle fournit le prétexte pour de nombreuses tentatives de renversement du gouvernement espagnol. Cependant la rébellion termina encore avant de naître parce que la monarchie espagnole et le baronnage napolitain unirent leurs forces en réussissant ainsi à porter la situation sous leur contrôle.

Pendant la domination espagnole la région fut en outre frappée par de graves calamités naturelles, telles que par exemple la famine de 1622 due à une récolte insuffisante et la peste qui en 1656 frappa toute l’Italie et aussi la ville de Bari qui compta 12000 morts, celle d’Andria avec 14000 morts et Trani avec 12000 morts.

Un aspect important qui doit être cité est que même si pendant cette domination les manifestations culturelles et artistiques nées dans les Pouilles furent rares, cependant ce fut dans cette période que le Baroque de Lecce, qui au cours des siècles a laissé une empreinte unique à la ville de Lecce, naquit.

Avec Charles III de Bourbon, fils de Filippo V d’Espagne et d’Elisabetta Farnese, qui en 1735 assuma le titre de roi des Deux Sicile, le Royaume traversa une période très féconde. Le nouveau gouvernement, inspiré aux théories des Lumières à l’époque dominantes, mit en œuvre une politique réformatrice qui contribua à la naissance d’une véritable école qui se forma autour d’un groupe d’intellectuels parmi lesquels il y avait de nombreux représentants des Pouilles. Parmi les historiens nous citons le neretino Gian Battista Tafuri et l’archiprêtre de Brindisi Annibale De Leo; parmi les économistes Giuseppe Maria Galanti auteur de « Description géographique et politique des deux Siciles » et le gallipolin Filippo Maria Briganti; parmi les juristes Nicolò Fraggianni de Barletta et Giuseppe Maria Giovene de Molfetta.

En 1799 les principes proclamés pendant la Révolution Française arrivèrent aussi à Naples où la République parthénopéenne fut proclamée et le roi Ferdinand IV fut obligé à fuir à Palerme. Dans quelques communes des Pouilles les forces de la réaction des bourbons prévalurent pendant qu’en d’autres celles modérées d’une bourgeoisie isolée eurent l’avantage. Il y avait partout des situations locales de conflits qui explosaient avec une férocité inouïe, comme à Trani où de véritables massacres se vérifiaient dans les rues de la ville. La République parthénopéenne termina avec l’expédition militaire voulue par Ferdinand IV et guidée par le cardinal Fabrizio Ruffo qui avait le devoir de rétablir la monarchie.

Les républicains napolitains qui devaient tenir tête soit à l’armée monarchique soit aux lazzaroni acceptèrent les conditions de reddition offertes par le cardinal, avec la promesse d’avoir la vie sauve. Mais après avoir occupé la ville, les sanfedisti firent revenir les Bourbons qui mirent en œuvre une dure répression en envoyant à l’échafaud cent patriotes.

En 1805 la victoire d’Austerliz permit à Napoléon de renforcer son pouvoir en Europe pendant que son frère Giuseppe Bonaparte, soutenu par une armée de 80.000 hommes, s’installait à Naples, mais quand il fut rappelé par Napoléon pour soutenir la couronne de l’Espagne il céda sa place au beau-frère Gioacchino Murat qui en quelques années réalisa des transformations économiques et sociales qui normalement auraient demandé des siècles. Avant tout, il procéda à la suppression du féodalisme, il adopta une série de mesures concernant le fractionnement des latifundiums, les répartitions domaniales et la révision de l’ordre fiscal et il annula les servitudes foncières. Gioacchino bannit les derniers Jésuites qui abandonnèrent les collèges de Bari, Barletta, Lecce et Oria et il remplaça tous les impôts avec un seul, la contribution foncière. Il fit mettre en chantier le parcours Bari-Lecce et celui Bari-Taranto, il agrandit le réseau routier entre Foggia et les autres villes de la Capitanata et il mit en œuvre un plan d’alphabétisation obligatoire pour tous les jeunes du Royaume qui cependant échoua soit à cause de l’opposition du clergé qui a été privé du monopole de l’instruction soit à cause de l’ignorance des parents. La campagne de Russie marqua la fin de son aventure politique puisque malgré sa tentative de prendre les distances de Napoléon, il fut capturé comme imposteur et fusillé à Pizzo Calabro.

Avec la défaite de Napoléon, l’âge de la Restauration commençait, c’est-à-dire de la reconstitution du vieil ordre européen, interprété soit comme restauration des souverains détrônés soit des hiérarchies sociales et des moyens de gouverner typiques de l’ancien régime. Ceci porta au retour des Bourbons et en particulier de Ferdinand IV roi de Naples et de Sicile qui, pour l’occasion, assuma le nom de Ferdinand Ier Roi des deux Siciles. Mais à part cette nouvelle dénomination, rien ne changea relativement à la façon de gouverner puisque le roi nomma ministre de police l’impitoyable Antonio Capace Minatolo, prince de Canosa, qui fonda son régime policier sur la terreur. Préoccupé par les mouvements des carbonari et par la révolte née à l’intérieur de l’armée, le roi Ferdinand au mois de juillet 1720, accorda une constitution qui fut cependant abolie au retour du congrès de Lubiana, quand il se fit précéder à Naples par les troupes autrichiennes. Le meurtre de deux officiers arrêtés pour conspiration contre l’état ne découragea pas le mouvement de libération mais il alimenta la naissance de nombreuses sectes des carbonari aussi dans les Pouilles.

La domination Normande, Souabe, Angevine et Aragonaise en Pouilles

La domination Normande, Souabe, Angevine et Aragonaise en Pouilles

Les premiers Normands qui arrivèrent en Italie constituaient un groupe de pèlerins qui revenus de la Terre Sainte débarquèrent en 1016 à Salerno et aidèrent le prince à se libérer des Sarrasins. Successivement ils passèrent au service des princes lombardes contre le gouvernement byzantin et ils s’emparèrent graduellement de tout le midi en unifiant les Pouilles d’abord comme comté et puis comme duché.

histoire-maison-photo-pouilles_062Les Normands construisirent de nombreuses églises et cathédrales en style roman typique des Pouilles; cependant il est assez difficile d’établir leur datation qui parfois est faite remonter à leur époque de construction, d’autres fois à leur consécration pendant que d’autres fois encore, malgré les épigraphes pariétales qui attestent leur existence dans cette période, elles étaient déjà préexistants à leur arrivée.

Lorsqu’ils arrivèrent dans les Pouilles, ils édifièrent en 1039 l’église de S. Maria de Siponto, en 1044 la cathédrale de S. Pierre à Bisceglie et en 1045 l’Église de S. Maria al Mare sur l’île il S. Nicola aux Tremiti fut consacrée par l’évêque de Dragonara.

Quand en 1070 ils conquirent le Salento, ils édifièrent en 1071 la cathédrale d’Otranto et de Tarente, en 1081 la Basilique de S. Nicola de Bari, en 1107 la cathédrale de Monopoli et puis beaucoup d’autres encore éparpillées dans toutes les Pouilles.

Après la domination normande, les habitants des Pouilles connurent aussi celle souabe, de 1194 à 1266, d’abord avec Enrico VI qui gouverna seulement de 1194 à 1197 et puis de Frédéric II qui en 1198, a seulement 4 ans, fut couronné roi de la Sicile et duc des Pouilles. Il commença à guider le royaume à l’âge de 14 ans et quelques mois plus tard il épousa Constance d’Aragon de 24 ans, fille d’Alfonso II. Homme de grande culture Frédéric II a été un des souverains les plus complexes: polyédrique et versatile, homme d’État mince et rusé, avec la personnalité la plus considérable de son siècle, il gouverna l’empire pour bien 30 ans. Pendant son long royaume il mena une lutte excédée contre la papauté hostile à sa conception laïque de l’état et à l’unification du royaume de la Sicile à l’empire Romain Allemand. Extrêmement fatigué par ses batailles, il abandonna la scène en 1250 en laissant aux générations futures un patrimoine culturel extraordinaire dans les arts, dans les sciences, dans la philosophie et surtout dans la littérature étant donné que dans sa cour il avait donné origine à l’École Sicilienne de laquelle naîtront les premiers vers de la nouvelle langue vulgaire italienne, celle sicilienne des Pouilles. Dante Alighieri lui rendra mérite de cette initiative dans son De Vulgari Eloquentia. Il fit des Pouilles le centre de son royaume et il y laissa de nombreux châteaux où il passait bonne partie de l’année et où il se retirait après chaque campagne militaire. Sa présence est témoignée par le splendide palais royal de Foggia, mais aussi par la forteresse de Lucera où environ huit-mille Sarrasins faisaient la garde à son trésor, à sa Monnaie, mais aussi à son harem.

Charles I donna origine à la dynastie des Angevins qui dura de 1266 à 1442. Il transféra la capitale du Royaume à Naples en provoquant un marginalisation des Pouilles aggravée par le rechange des inféodations au bénéfice des nouveaux barons. Pour cette raison l’histoire des Pouilles de cette période est privée de nouvelles et elle est marquée par un appauvrissement progressif et par la forte pression fiscale royale.

La domination Aragonaise commença avec Alfonso IV d’Aragon I de Naples, qui réussit à unifier le Royaume de Naples avec celui de la Sicile. Il rétablît l’administration de l’État et il organisa aussi les Universitates, les nistri actuels communs, en les autorisant à se munir de propres statuts. Il réforma l’ordre judiciaire en fondant l’ Audience Sacrée de la Terre de Bari et de la Terre d’Otranto et il renforça le Tribunal de la Chambre Royale. À sa mort en 1458 le royaume fut de nouveau partagé: Son fils Ferdinand I nommé Ferrante obtint le Royaume de Naples pendant que celui de la Sicile fut confié à son frère Giovanni di Pastiglia qui à sa mort le transmit à son fils Ferdinand II, dit le Catholique. Ce fut sous le royaume de Ferrante qu’au mois d’août 1480 les Turcs assiégèrent et pillèrent Otranto en massacrant les hommes, en violentant les femmes et en égorgeant les enfants. D’environ 13000 habitants il en restèrent seulement 800 qui préférèrent le martyre à la conversion religieuse. À la fin, le duc de la Calabre avec une armée d’aragonais réussit à abattre l’armée turque dont la flotte s’était déjà retirée à la nouvelle de la mort de Mahomet II.

LES TRÉSORS D’ART DE LECCE

LES TRÉSORS D’ART DE LECCE 

Le patrimoine artistique de la ville de Lecce est célèbre dans le monde entier pour son style Baroque. Le coeur le plus ancien de la ville est sûrement Piazza S. Oronzo, située au centre de l’agglomération et caractérisée par une tradition des bâtiments qui s’est développée entre le Moyen-Âge et 1800. La place prend le nom du Saint patron de la ville photo-pouilles_057qui l’épargna d’une épidémie terrible de peste en 1656 qui avait frappé tout le Royaume. Les travaux commencèrent en 1681 et ils terminèrent en 1686, et quand en 1737, à l’occasion des célébrations en honneur du saint, une fusée brûla la statue on en commanda immédiatement une autre à Venise qui fut replacée en 1739 et qui est celle visible actuellement. La statue est placée sur une colonne haute 29 m dont le tronc et le chapiteau proviennent d’une des deux colonnes terminales de la Via Appia. Dans un côté de la place, passant par Via Augusto Imperatore, nous trouvons les restes de l’ancien Amphithéâtre romain, remontant au II siècle. apr. J.-C. Pour permettre de créer de nouveaux bâtiments le monument fut étouffé pour être ensuite redécouvert fortuitement en 1901 et être reporté à la lumière entre 1904 et 1938 grâce à l’engagement de C. De Giorgi. La construction de dimensions considérables, 102x82m a été réalisée en partie avec le creusement du terrain et en partie avec une architecture à arcades soutenues avec des piliers de tuf qui soutenaient un double ordre de grands escaliers dont on a conservé seulement la partie inférieure. Le théâtre se développait sur toute la place et très probablement sous l’église de S. Maria della Grazia et de quelques bâtiments adjacents. L’arène avait une forme elliptique et elle était placée à huit mètres de profondeur par rapport au niveau de la place. Autour de l’arène se développaient les deux ordres de grands escaliers sous lesquels serpentaient deux couloirs qui communiquaient avec un portique extérieur qui permettait l’accès des spectateurs. L’arène était séparée des grands escaliers par un haut mur garni d’un parapet revêtu d’une décoration en marbre contenant des scènes de chasse d’animaux féroces.

Un autre monument important situé au centre de la place est le Sedile, construit en 1588 et terminé en 1592 par maître Alessandro Saponaro. Il était utilisé par le maire pour tenir des audiences et pour administrer la justice. Le Sedile avait une fonction principalement symbolique et de représentation et il devint le siège de l’Hôtel de Ville en 1851, puis siège de la Garde Nationale et enfin Musée Civique.

Si de place S. Oronzo nous passons par Viale XXV luglio sur la droite nous rencontrons immédiatement le Château de Carlo V qui en 1570, selon Ferrari, était le château le plus moderne situé en Terre d’Otranto. Il fut construit par le même Carlo V en 1537 autour de l’ancien château médiévale édifié par Riccardo le Normand, comte de Lecce, à la marge orientale de l’agglomération. Des documents de l’archives d’état de Naples il résulte que pour recueillir les fonds nécessaires à la construction du Château la population fut taxée, pour 24 ans, avec un impôt de deux grains pour chaque boisseau d’huile et toujours pour le même but on appliqua un impôt de 4 grains à foyer, c’est-à-dire pour chaque famille. Tout ceci non seulement dans la ville de Lecce mais aussi dans celle de Bari.

Le haut donjon (c’est-à-dire la grande tour actuelle) et la torre mozza sont d’époque normande, pendant que l’enceinte extérieure, trapézoïdale, fut voulue par le roi espagnol et elle fut projetée par Giangiacomo dell’Acaya.

De la porte de la ville, après avoir parcouru le pont-levis, l’accès à la ville était garanti seulement par la Porta Reale sur laquelle il y avait le blason de la famille de Carlo V. L’autre porte, appelée Falsa ou del Soccorso se trouvait sur l’autre côté et elle s’ouvrait vers la campagne et la côte. Dans le passage il y avait les accès aux couloirs découverts et d’ici un bref parcours à baïonnette permettait d’arriver dans la cour, à l’intérieur de laquelle s’élevait la haute tour qui au rez-de-chaussée avait une chapelle dédiée à la Vierge de Constantinople. Toujours près de la cour était présente une autre chapelle communément appelée de S. Barbara dont les travaux ont été achevés à la fin du XVI siècle.

À partir du XIX siècle la construction de bâtiments publics et privés ainsi que le remplissage des fossés et la démolition des ponts-levis ont considérablement altéré la configuration du château-forteresse en effaçant le sens de séparation entre celui-ci et la ville.

Près du château, nous trouvons le témoignage le plus célèbre du baroque de Lecce: la Basilique de S. Croce et le Palais adjacent des Celestini. Les travaux pour la construction de la Basilique commencèrent en 1353, mais après 3 ans, à la mort de son mécène, Gualtiero IV de Brienne, ils furent interrompus pour être ensuite repris en 1549 par les architectes de Lecce Gabriele Riccardi, Giuseppe Zimbalo et Cesare Penna. Dans la construction, se succédèrent donc trois générations d’artistes, au cours de trois différentes phases, dans un chantier resté ouvert pour environ un siècle. Dans la façade nous trouvons fondu le style du seizième siècle à l’étage inférieur et celui du dix-septième siècle dans la partie supérieure. En 1606, Francesco Antonio Zimbalo construisit le portail majeur qui est surmonté par les blasons de Filippo III de Maria d’Enghien et de Gualtiero IV de Brienne; sur les portes latérales sont présents par contre les blasons de l’ordre des Celestini parce qu’en origine l’église était annexée à leur ordre et à celui de S. Croce. Dans la partie supérieure est présente la grande rosace centrale de style roman, qui est mise encore plus en évidence par les deux colonnes corinthiennes placées aux côtés et qui la séparent des niches latérales où il y a les statues de S. Benedetto et S. Pier Celestino. A la fin nous trouvons latéralement les deux statues symboliques de la Foi et de la Forteresse et en haut une autre bande très décorée et encore les trois morceaux du tympan et la croix au centre. L’intérieur de l’église est à croix latine et il est divisé en 3 nefs, avec l’arc central placé sur 16 colonnes qui arrivent jusqu’au transept. Pendant que les nefs latérales ont de petites voûtes d’arêtes, la centrale est à caissons dorés et elle est accompagnée par les blasons de S. Pier Celestino et de l’ordre des Celestini et la toile de la Trinité de Grassi. Dans le presbytère il y a la très belle abside au centre avec son maître-autel du ‘700 provenant de l’église des S. Niccolò et Cataldo. Le long de la nef nous trouvons sept chapelles pour chaque côté à l’intérieur desquelles nous trouvons les autels; à partir de la droite nous trouvons: une toile de S. Antonio avec l’apparition de l’Enfant, une fresque du XVI siècle avec la Sainte Vierge de Constantinople, une toile qui représente la Nativité de notre Seigneur, une image de S. Michele Arcangelo, une peinture de S. Filippo Neri et de S. Antonio de Padoue, une toile de S. Oronzo, toile avec le panorama de la ville de Lecce, une représentation du Sacré Coeur de Jésus, des Reliques, avec croix en bois sur le Mont Calvaire, une peinture sur bois qui représente la Trinité. Une curiosité que l’on devrait savoir est que l’Église de S. Croce et le Palais des Celestini ont été construits au cours du XVI siècle où était situé le quartier des Juifs. La Yudaica n’était pas de petites dimensions et en 1450 elle comptait une population d’environ 650 unités. Les premiers phénomènes d’intolérance commencèrent sous la domination espagnole et l’expulsion définitive des Juifs arriva en 1541, année au cours de laquelle pour volonté de Carlo V toutes les communautés hébraïques furent éloignées de ses domaines.

En parcourant corso Vittorio Emanuele, on accède à la Cour de l’Évêché, où apparaissent le Dôme et les immeubles de l’Évêque et du Séminaire. Le dôme fut construit pour la première fois en 1144, reconstruit en 1230 et enfin il fut restructuré complètement en 1659-70 par Giuseppe Zimbalo à qui on doit le haut clocher adjacent de presque 70 m et riche de terrasses, balustrades et décorations.

La perspective principale se développe sur deux ordres et elle est enrichie par les statues de S. Pietro et Paolo et Ludovic de Toulouse. La façade latérale est semblable à un arc de triomphe sur lequel se dresse la statue de S. Oronzo, il a une balustrade très décorée et aux côtés du portail fastueux il y a deux niches avec les statues des patrons de Lecce S Giusto et Fortunato. Le fait que la façade principale soit plus sobre et plus cachée que la secondaire, qui au contraire est plus riche, s’explique par des exigences de caractère urbanistique. En effet qui entrait dans la place ne se trouvait pas devant le côté principal mais secondaire. Voilà alors pourquoi la grande importance qui a été attribuée à ce côté par rapport au principal. L’intérieur du Dôme est à croix latine et il présente trois nefs divisées en piliers et semi-colonnes et il est enrichi par la présence de 12 autels, à l’exception du plus grand, et de peintures célèbres. La nef centrale et le transept ont un plafond en bois avec un caisson doré sur lequel sont présentes le toiles de la Prédication de S. Oronzo, de la Protection de la Peste, du Martyre de S. Oronzo et de la Cène, toutes réalisées par Giuseppe de Brindisi.

D’autres toiles réalisées par Oronzo Tiso et représentant le Sacrifice de Noé après le déluge, Notre-Dame de l’Assomption et le Sacrifice du prophète Élie sont placées sur le somptueux maître-autel réalisé en marbre et bronze et dédié à l’Assomption. Dans la crypte, reconstruite en 1500, on y accède à travers deux entrées placées en correspondance des piliers du transept vers la nef. Elle est constituée par une nef longitudinale à laquelle est relié un long bras de colonnade et, sur le même côté deux chapelles. Il y a en outre 92 colonnes qui soutiennent tous les milieux. Attaché au Dôme nous trouvons l’épiscope du ‘700 réalisé par Emanuele Manieri. Sur une haute base s’appuie un portique d’arcs à grande symétrie axiale. En haut, le corps central contient une des premières montres publiques de la ville réalisée en 1764 par Domenico Panico. La façade du Séminaire qui occupe presque tout le côté droit de la place fut commencée en 1694 par Giuseppe Cino et quand elle fut inaugurée en 1709 elle fut définie « .. la huitième merveille du monde. »

Lecce est une ville riche d’églises, parmi lesquelles l’église del Carmine, des SS. Niccolò et Cataldo, de S. Maria degli Angeli, de S. Maria della provvidenza, de S. Giovanni Evangelista, de S. Angelo, del Gesù, de S. Chiara, de S. Irene et nombreuses autres encore.

On peut encore aujourd’hui accéder à la ville en traversant une des trois portes utilisées par les anciens.

Au sud-ouest nous trouvons Porta Rudiade, un des accès de l’ancien mur d’enceinte, appelée ainsi parce qu’ici commençait la route qui permettait de rejoindre l’ancien établissement, d’abord messapien, et puis romain de Rudiade. Cette porte fut construite en 1703 et elle se présente comme un arc de triomphe dédié au Saint patron de la ville, dont la statue est placée en haut sur l’épigraphe dédicatoire, pendant qu’aux côtés il y a les statues de S. Irene et S. Dominique.

Porta Napoli, se trouve par contre dans une position isolée par rapport à l’ancien mur d’enceinte. La date sur l’architrave indique qu’elle fut réalisée en 1548, en honneur de Carlo V. Elle a une structure monumentale avec un grand tympan triangulaire soutenu par deux colonnes pour chaque côté avec des chapiteaux composites. À l’intérieur du cadre du tympan sont gravés le blason espagnol et des canons, eux aussi symbole de l’empire. Elle est aussi appelée Porta S. Giusto, du nom du quartier homonyme où la porte a été construite. Devant elle s’ouvrait une grande place où se déroulaient des exercices militaires et où se réunissaient les soldats et la chevalerie en cas d’attaque. À l’intérieur de l’arc, à droite, s’ouvre la Via delle Bombardate, appelée ainsi parce qu’ici depuis 1758 se trouvait le magasin des munitions de la ville.

Porta S. Biagio remonte au XVIII siècle et c’est la dernière appartenant au mur d’enceinte. En haut nous trouvons la statue du Saint et sur l’arc deux blasons de la ville de Lecce.

Jusqu’au ‘800 il y avait une quatrième porte, appelée Porta S. Martino placée au fond de via Matteotti.

Otranto

Otranto Pouilles en Italie

Otranto est la ville la plus orientale de l’Italie. Sa position topographique particulière a toujours conditionné, dans le bien et dans le mal, l’histoire et la destinée de cette petite ville.

photo-pouilles_036L’origine de son nom est ancienne; quelques studieux, en niant qu’elle dérive d’Idro, le petit fleuve qui traverse la vallée homonyme et qui débouche sur la plage à l’ouest, soutiennent que le nom Otranto, indique, avec tradition ininterrompue, un Odontro méditerranéen, qui dans l’antiquité indiquait l’éminence adossée au port où des pièces anciennes ont été retrouvées et où aujourd’hui se lève la petite église de S. Pierre.

Même Otranto comme le reste du Salento a été habitée depuis l’antiquité. Des découvertes archéologiques récentes ont relevé la présence de céramique à pétrissage et vases mycéniens remontant à une période comprise entre la fin du XIII-XIème siècle av. J.-C., quand les éminences calcaires étaient habitées par des groupes de cabanes construites avec des poteaux implantés dans la roche et couvertes avec des branches et des rameaux. D’autres traces d’installations remontant à cette période ont été retrouvées en proximité de l’église de S. Pierre en Via Faccelli et via delle Torri. Une des pièces les plus intéressantes d’un point de vue artistique est un cratère à images rouges réalisé par le peintre athénien de Pan vécu entre 480 et 460 av. J.-C.

Pendant la domination romaine, Otranto assuma le nom d’Hydruntum;  elle fut réunie à Brindisi avec la via Traiana et on lui disputa le rôle de port principal vers la Grèce. Parmi les découvertes les plus importantes de cette période il y a deux épigraphes latines de l’âge impérial qui rappellent M. Aurelio Antonino et L. Aurelio Vero (IIème siècle apr. J.-C), situées à l’entrée de Casa Arcella, en via Garibaldi 41. Un autre signe de cette domination est la technique routière utilisée dans quelques anciennes rues du centre historique, avec des plaques de pierre vive, compactes et polies.

Après la chute de Rome, à la fin du VIème siècle, Otranto était déjà un domaine Byzantin pendant que le Salento cessait d’être un lieu de collision de la guerre gothique-Byzantine. C’est dans cette période qu’Otranto devient un important centre politique et religieux; ceci est témoigné par la disposition des principales routes qui suivent aujourd’hui l’axe Otranto-Lecce-Oria-Tarente, en excluant ainsi Brindisi.

Ce fut surtout son importante position géographique, de ville qui s’étend vers l’est, à favoriser son développement et à empêcher la forte décadence qui n’épargna pas par contre d’autres centres de la négligence de la domination byzantine. Sa fonction historique essentielle de ville pont entre Est et Ouest est mise en évidence dans les principales oeuvres artistique-monumentales de cette période qui témoignent effectivement une fusion de styles et de cultures: celle de l’est Byzantin et celle de l’ouest roman. Emblème de tout ce qui a été à peine dit est l’église de S. Pierre remontant au IX-Xème siècle apr. J.-C. La base, à croix grecque inscrite dans un carré, est à coupole centrale soutenue par 4 colonnes. Des fresques qui ornaient la coupole sont restées lisibles seulement « le lavage des pieds » et « la Cène ». Les trois petites nefs terminent en absides semi-circulaires et elles conservent beaucoup de fresques de différentes périodes, datables entre le X-XIIIème siècle, qui s’inspirent à l’école italo-grecque avec des scènes de la vie de Christ, de quelques Saints et de la Vierge. De l’intérieur, plusieurs fois restauré, a été démoli le maître-autel remontant à la première moitié du 600 et dont aujourd’hui il reste seulement une statue de pierre de S. Pierre, qui selon la tradition aurait débarqué à Otranto en venant de l’Antioche et il aurait baptisé dans cette église.

La fresque dénommée “vergogna dopo il peccato” (« honte après le péché »), dans le bras oriental, a été redécouverte et libérée par une couche de chaux en 1948.

Otranto atteint son meilleur prestige dans la période de la deuxième domination byzantine au XIème siècle quand d’archevêché elle devient, grâce à l’empereur Niceforo Foce, une métropole avec 5 suffragants. Toujours dans cette période on construisit loin de l’agglomération l’abbaye de S. Nicola de Casole, une des réalités culturelles plus importantes du Moyen-Âge chrétien. Sa riche bibliothèque contenait de nombreux codes qui ont attesté les nombreux liens avec l’est et qui ont permis de redécouvrir beaucoup de textes classiques.

La situation changea lorsqu’en 1042, les Normands conquirent une grande partie des Pouilles et en 1064 Otranto. Les nouveaux dominateurs n’humilièrent pas la dignité culturelle et stratégique atteinte par Otranto étant donné que soit le rite soit la culture italo-grecque eurent des solutions de continuité. Le port d’Otranto reçut les Chevaliers Chrétiens des Croisades plusieurs fois, jusqu’au point de faire arriver dans la ville en 1227, à l’occasion de la Vème Croisade, le fastueux cortège de Frédéric II. La restauration continue à laquelle était sujet le château royal et le fait qu’à l’intérieur du port opérait un arsenal discret sont des éléments qui témoignent le haut prestige attribué à la ville.

En 1447, en plein âge Aragonais, Otranto était une des villes les plus habitées de la Terre d’Otranto et quand en 1480 les Turcs arrivèrent ils trouvèrent une ville en plein développement économique et démographique et un centre culturel vivace grâce à la présence du monastère de Casole.

Salento Dolmen, menhir et « Specchie »

Dolmen, menhir et « Specchie » 

Ils représentent trois types de monuments, caractéristiques pour leur structure qui, quoique brute et sans la présence d’inscriptions, témoignent la naissance de l’ancienne civilisation méditerranéenne dans le Salento. Des oeuvres du même genre ont été retrouvées seulement en Bretagne, Angleterre, Belgique et en Cornouailles.

photo-pouilles_054Les « Specchie » sont de grands tas de pierres larges 10-15 m et hauts jusqu’à 10 mètres qui ont un développement conique à base circulaire et sont surélevés par rapport à l’environnement. Ces derniers sont situés dans les zones côtières et surélevés de façon à contrôler la mer. Selon quelques palethnologues il s’agissait d’anciennes et grandes constructions utilisées comme habitations faites de pierre sans l’emploi de ciment comme les « trulli » éparpillés dans la province de Lecce et de Bari. Pour d’autres ils représentent par contre des restes de constructions faits par l’homme primitif pour se défendre contre l’ennemi ou des tombeaux honoraires semblables à ceux décrits par Homère, Virgile et donc conformes à la « grave more » que selon Dante couvrit le corps de Manfredi. Selon quelques recherches conduites de1928 à 1934 par Cesare Teofilato, la « Specchia de Castelluzzo », située dans la campagne de Francavilla Fontana, montrait une architecture défensive très claire et des traces de cellules funéraires et des fragments de terre cuite. Tout ceci portait le spécialiste à affirmer que cette Specchia était un sépulcre d’origine très probablement messapienne. D’autres recherches menées en 1941 par la Surintendance aux Antiquités de la région des Pouilles permirent à Ciro Drago de distinguer les Specchie en, Grandes Specchie, qui étaient présentes seulement dans le Salento, principalement sur les côtes, dans des zones surélevées et avaient la fonction de défendre les zones environnantes;

et Petites Specchie, présentes dans toute la Japigia, remontant à l’âge du fer, et qui avaient à leur intérieur une cellule centrale qui rappelait les Dolmens, puisque formée par de grosses plaques avec une petite porte vers Orient et un petit dromos. Près de Martano est présente la Specchia dei Mori qui, d’une éminence, domine la plaine qui s’étend jusqu’à 15 km et près de laquelle passe l’ancienne route romaine Traiano-Calabra qui réunissait Otranto à Brindisi.

Beaucoup de specchie sont malheureusement encore aujourd’hui objets de destruction. D’après une recherche réalisée au début du 1900, par C. De Giorgi, il y en avait à l’époque environ une trentaine. S’il est vrai que beaucoup d’elles ont survécu, il est aussi vrai cependant que de beaucoup d’autres sont restés seulement les noms dérivés des dominations des villages adjacents.

Les Dolmens sont de petites chambres rectangulaires formées par huit ou plusieurs piliers monolithiques qui s’appuient sur la roche et qui soutiennent une plaque de couverture. Les dolmens sont bruts, ils ne présentent aucune gravure et ils peuvent atteindre une hauteur maximum d’un mètre et demi du sol. Les pierres qui permettent de créer les murs latéraux du dolmen et la plaque supérieure sont semblables à celle sur laquelle ils se lèvent. Ceci fait penser que le matériel utilisé pour la construction a été pris dans les alentours. Beaucoup soutiennent que les dolmens actuels étaient autrefois précédés par une double file de plaques toujours elliptiques, plantées et disposées à couloir (dromos). Cependant, ceci n’est pas visible dans aucun des dolmens présents dans le Salento. D’autres auteurs ont affirmé que, peut-être, autrefois ils étaient recouverts de la terre qui progressivement avait été portée par la pluie en laissant ainsi à nue seulement la cellule funéraire. Les dolmens plus intéressants du Salento sont 7, et ils ont été découverts entre 1893 et 1910 dans les campagnes de Giurdignano près d’Otranto. D’autres dolmens sont présents dans les alentours de Minervino, Castro, Melendugno et Tarente.

Les menhirs sont constitués par contre par une seule pierre à la forme de parallélépipède à la base rectangulaire, assez carrée et encastrée dans le sol ou presque toujours dans la roche. Les menhirs du Salento, dont la caractéristique principale est donnée par le fait que leurs côtés plus larges sont orientés du nord au sud, ont normalement une hauteur de 4 mètres et ils sont très semblables à ceux présents en Cornouailles, en Angleterre, aux Baléares et dans le territoire de Bari et Sarde. Pour beaucoup de spécialistes les menhirs avaient un sens religieux qui cependant fut changé avec l’avènement du Christianisme. En effet, qui soutient cette thèse affirme que l’Église chercha continuellement de détruire la litholatrie et en ne réussissant pas elle tenta de christianiser ces anciens signes du culte païen en imposant de graver des croix sur leurs murs. Ce fut ainsi qu’ils furent transformés en Hosanna et ils devinrent des lieux de culte où ils se rendaient en procession pour invoquer la Grâce du Ciel. Le seul menhir qui peut encore être visible dans le Capo di Leuca se trouve à Giuliano, petite fraction de Castrignano del Capo. Ce menhir a la forme d’un champignon avec la tête allongée, il est haut 2 m et il est constitué par un carparo jaunâtre.

Le Salento – son histoire

Le Salento – son histoire 

Le Salento est situé dans la partie péninsulaire et sud-orientale des Pouilles et il est mouillé à l’ouest par la mer Ionienne et à l’est par l’Adriatique. Il comprend toute la province de Lecce, presque toute celle de Brindisi et une partie de celle de Tarente qui en ont comme frontière l’axe qui unit Brindisi à Tarente. Depuis l’antiquité le Salento a été un pont entre l’est et l’ouest, un lieu de passage entre les différentes civilisations qui sont encore aujourd’hui visibles et distinguables sur le territoire entier.

photo-pouilles_107Il peut être aussi défini une île soit à cause de sa périphéricité géographique par rapport au reste de l’Italie soit pour son éloignement linguistique-dialectal du reste des Pouilles.

On peut affirmer qu’il fut habité dès la préhistoire, comme le témoignent de nombreuses pièces archéologiques parmi lesquelles des os humains et de mammifères, ainsi que des objets en silex retrouvés dans de nombreuses grottes éparpillées dans les zones côtières. Dans la grotte dei Cervi à Porto Badisco sont encore aujourd’hui visibles des peintures rupestres remontant à la période Néolithique qui représentent non seulement au niveau national mais surtout européen un des témoignages les plus importants de cette période. Dans la Grotte delle Veneri ont été retrouvées des statuettes justement nommées Veneri (« Vénus »), remontant à il y a 15000 ans, qui représentent un des plus anciens témoignages humains dans le Salento. Les deux statuettes qui ont une longueur de 9 et 6 cm, ont des caractéristiques semblables aux vénus paléolithiques de l’Europe Orientale.

Les nombreux dolmens et menhirs présents dans le Salento témoignent déjà à partir de l’âge du Bronze la présence de populations indo-européennes. Ce furent les Messapiens, autour du Vème siècle av. J.-C., à s’installer dans cette région en se consacrant à l’agriculture et à l’élevage mais aussi à la construction des premiers murs à sec. Cependant, déjà au VIIIème siècle av. J.-C., les Grecs s’étaient installés sur les côtes salentines en créant les premières petites villes de la Grande-Grèce. En effet, encore aujourd’hui, est présente dans le Salento une zone bien définie, qui comprend neuf communes, nommées Grecia Salentina qui porte les signes de l’ancienne domination grecque, surtout d’un point de vue linguistique mais aussi architectural, gastronomique et folklorique. Avec l’avènement des Romains, le Salento devint une province de l’empire, mais seulement d’un point de vue administratif et non culturel, étant donné que les rapports avec la zone balkanique restèrent très intenses. Ils faiblirent seulement avec la domination byzantine qui fut tellement profonde et constante à modifier encore une fois les us et coutumes de ces populations. Très importante dans cette période fut l’attitude tenue par l’Église d’Orient qui, avec les moines de S. Basile, fonda cenobi où la population se réunissait en communion, avec esprit de méditation et quelques fois pour y se réfugier.

Une autre étape importante de l’histoire salentine est marquée par les attaques continues de la part des Turcs et de l’extermination advenue à Otranto en 1480. De cet épisode, commença, sous la domination espagnole de Carlo V, la construction des nombreuses tours côtières de repérage présentes dans tout le Salento. Ce fut dans cette période que Lecce commença à devenir un des centres artistiques et culturels plus importants de l’Italie méridionale qui attira des hommes de culture et  des nobles qui contribuèrent à offrir à la ville le style baroque actuel.